Petites Mahins: cultures d’enfants des filles noires à l’école communautaire Luiza Mahin à Salvador, Bahia
Mots-clés: petite fille noire; enfances noires; Ethnographie; culture de l'enfance; corps-territoire-enfant.
La réalisation de cette thèse part de l'affirmation que les petites filles noires sont les porteuses d'autres mondes, c'est-à-dire qu'elles sont les messagères de l'ancestralité noire, porteuses de continuité. Elles ne sont ni vieilles, ni nouvelles, ni futures. Elles sont dans le présent, ici et maintenant. Elles avancent! Elles suivent des voies d'inventions, de fissures, d'insurrections et de désobéissances. En suivant le chemin tracé par les filles noires rencontrées dans la construction de la thèse, mon objectif était de comprendre comment les cultures enfantines sont produites dans les expériences quotidiennes vécues par les filles noires fréquentant l'École Communautaire Luiza Mahin à Salvador, Bahia (BA). Dans cette démarche, j'ai réalisé une ethnographie avec un groupe de huit filles noires âgées de cinq ans dans une classe de l'Éducation de la petite enfance à l'École Communautaire Luiza Mahin en 2021, année où nous faisions face à la pandémie provoquée par le Coronavirus. Pour mener des recherches avec les filles noires, j'ai mobilisé les études de la Sociologie de l'Enfance (SE) en dialogue avec les études décoloniales, dans une tentative de déblanchir la SE. En plus de ces deux domaines théoriques, ce travail s'appuie également sur les études des relations ethniques-raciales, les études de genre et les études sociales de l'enfance. Le contexte dans lequel les filles noires vivent leur enfance, tant le territoire que l'école, a été présentés comme une manière d'illustrer que les cultures enfantines ne se développent pas dans le vide social et sont façonnées par lui et le façonne en retour. La thèse souligne que les filles ayant participé à la recherche construisent des cultures entre pairs et avec les adultes, marquées par des questions raciales, de genre et de génération, mettant en lumière l'entrecroisement entre les cultures de l'enfance et la culture noire en diaspora, en mettant en évidence les concepts de Joie/gaieté (Muniz Sodré, 2006) et Odara (Marco Luz, 2018). En plus de cela, les discussions sur le corps et les enfances noires occupent une place importante dans le travail, démontrant que les petites filles noires l'utilisent pour exprimer leurs désirs, leurs sentiments et pour produire de la culture. La recherche annonce l'importance de la corporation dans les procédures par lesquelles les petites filles noires participent à la vie sociale. Le corps des filles noires est comprit dans cette thèse comme étant biologique, historique, culturel et social, mais aussi situé dans un territoire à majorité noire, se constituant ainsi en un corps-territoire-enfant.
Mots-clés: petite fille noire; enfances noires; Ethnographie; culture de l'enfance; corps-territoire-enfant.